Par: ECHO Staff
Publié: 27/01/2020


La 26e conférence annuelle internationale sur l'agriculture de ECHO s'est tenue en novembre 2019. Vous trouverez ci-dessous de brefs résumés de quelques-unes des sessions plénières et des ateliers. Ceux-ci et d'autres présentations, vidéos et diapositives sont disponibles sur ECHOcommunity.org.

CHE 25 ans plus tard

(Bibiana MacLeod) 

Bibiana MacLeod, médecin originaire d’Argentine, est engagée dans le développement communautaire partout en Haïti depuis 25 ans. Au départ, opérant de manière indépendante en tant que missionnaire, Dr MacLeod a découvert le programme «Community Health Evangelism [l’Evangile par la santé communautaire]» (CHE) de Medical Ambassadors International lors d'un voyage fatidique en République dominicaine. Le CHE est une approche de développement holistique qui répond aux besoins physiques, spirituels, émotionnels et sociaux des gens. Ayant eu du mal à initier le changement dans les communautés haïtiennes avec lesquelles elle servait, Dr MacLeod a vu la possibilité de progresser à travers les principes du CHE.

Le CHE utilise l'acrostiche «MÉTHOD» pour identifier les objectifs de son programme:

M comme dans ‘multiplication’. Les praticiens devraient chercher à impliquer la communauté en question de manière à permettre la multiplication organique des principes de santé du CHE.

E comme dans ‘equal dignity’, la dignité égale. Bien qu'elle soit médecin, Dr Macleod ne se considérait pas plus éclairée que les Haïtiens des milieux ruraux avec lesquels elle travaillait. Elle les considérait comme des égaux et eux-mêmes des enseignants auprès desquels elle pouvait apprendre.

T comme dans ‘tools’, les outils. La santé communautaire ne peut progresser sans fournir les outils appropriés pour l'éducation et l'application. Il s'agit notamment de l'apprentissage et de l'action participatives (AAP) et des méthodologies du leadership engagé.

H comme dans ‘holistic understanding’, la compréhension holistique. Le CHE engage les communautés physiquement, spirituellement et émotionnellement. Chacun de ces aspects de la vie d'un individu affecte sa santé globale.

O comme dans ‘ownership by locals’, l’appropriation par la population locale. Dr MacLeod a parlé de la nécessité d'une stratégie de désengagement; les praticiens du développement devraient travailler de sorte à ne plus être nécessaires avec le temps.

D comme dans ‘development instead of relief’ le développement et non de l’aide sociale. Les praticiens du CHE n'apportent pas leur aide de manière à créer une dépendance. Au lieu de cela, les habitants sont pleinement les agents du changement dans le CHE.

L’aspect le plus convaincant de la présentation de Dr MacLeod était peut-être le récit des divers membres de la communauté avec lesquels elle a travaillé. Il y avait des histoires d'adoption, d’appropriation de la santé et de nourriture physique et émotionnelle.

Dr MacLeod a également été transparente avec ce qui n’a pas fonctionné dans ses programmes. Elle a appris de nombreuses leçons au cours de ses 25 années en Haïti, interagissant avec les complexités de la culture et de la dynamique familiale, et elle en a utilisé certaines pour éclairer et encourager les participants de la conférence. Par exemple, elle a souligné l'importance des changements horizontaux (à travers une communauté) et verticaux (à travers les générations), afin que les problèmes résolus au cours d’une génération ne reviennent pas au cours des générations suivantes.

À la fin de la présentation, elle nous a laissé le texte suivant: «Lorsque [les membres de la communauté] disent:« Nous y sommes parvenus! », alors vous savez que vous avez réussi.» 

Libérer la valeur de la diversité des cultures négligée et sous-utilisée

(Nadezda Amaya)

De nombreux membres du réseau de ECHO s’emploient à introduire des cultures sous-utilisées dans leurs communautés. Faire pousser ces cultures est une chose; essayer de commercialiser de petites quantités d'une culture relativement inconnue en est une autre. Dans son discours en séance plénière, Nadezda Amaya a décrit un projet qui a contribué à mieux faire connaitre le chaya au Guatemala, d'abord en utilisant une technique appelée Rapid Market Appraisal (Evaluation rapide du marché, RMA) pour analyser la chaîne de valeur du chaya, puis en introduisant une série d'interventions basées sur les résultats. Le projet, parrainé par le Fonds international de développement agricole (FIDA), a été mis en œuvre par Bioversity et des organisations partenaires au Guatemala. 

Des milliers d'espèces négligées et sous-utilisées (ENSU) existent dans le monde. Elles ont tendance à croître même dans des conditions difficiles, et ont également tendance à être très nutritives. Ces cultures peuvent potentiellement combler un vide sur le marché, en fournissant des revenus aux petits agriculteurs. Cependant, les petits agriculteurs ont souvent un accès limité aux marchés.

Les cultures d’ENSU présentent certains inconvénients. Par exemple, elles peuvent être considérées comme «la nourriture des pauvres». Il n’existe peut-être pas de chaînes de commercialisation pour ces cultures. Étant donné que peu de reproduction et de sélection ont été effectuées sur la plupart des ENSU, elles peuvent ne pas donner de bons résultats.

La résilience et les propriétés nutritives du Chaya sont reconnues depuis des décennies, mais il n'a pas été largement promu comme culture de rente. Le chaya est originaire du Mexique, où il est communément cultivé et apprécié en tant que partie intégrante des traditions et de la culture des population. Le chaya est moins connu au Guatemala. 

Dans le projet décrit par Amaya, une analyse de la chaîne de valeur a été effectuée au Guatemala pour déterminer les goulets d'étranglement, identifier les opportunités de marché, en apprendre davantage sur la participation des femmes à la production et à l'utilisation du chaya, et chercher des moyens d'autonomiser les femmes. Sur la base des résultats de l'analyse de la chaîne de valeur, des efforts ont été faits pour améliorer l'accès au marché et la demande.

À l'aide de la RMA, les données ont été collectées à travers une revue de la littérature, des entretiens avec des personnes à tous les niveaux de la chaîne de valeur du chaya, des visites de marché et une évaluation de l'acceptabilité du chaya par les consommateurs. 

La chaîne de valeur du Chaya au Guatemala était courte (figure 9).

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Figure 9. La chaîne de valeur du Chaya au Guatemala était courte. Source: Cody Kiefer

Les feuilles du chaya sont périssables et la chaîne de valeur n'était pas très organisée; cependant, le manque de demande était le plus gros problème. Du côté positif, la RMA a révélé que le chaya coûtait moins cher que les autres légumes verts.

Amaya a décrit plusieurs interventions visant à promouvoir le chaya:

  1. Le chaya a été intégré aux programmes d'alimentation scolaire. Les feuilles ont été utilisées dans trois des 20 plats servis à l'école. Une difficulté logistique était que les écoles avaient besoin de reçus officiels des agriculteurs pour leurs dossiers, mais peu d'agriculteurs étaient équipés pour délivrer des reçus.
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    Figure 10. Le chaya servi dans un plat de restaurant haut de gamme. Source: Nadezda Amaya

    Le chaya a été utilisé dans des plats servis dans des restaurants haut de gamme (figure 10). Amaya a cité un chef passionné du chaya et qui a contribué à accroître sa visibilité: «Nous devons utiliser la cuisine comme outil de développement.»
  3. Le programme a travaillé avec l'industrie de transformation pour fabriquer des produits à valeur ajoutée à base de chaya. Amaya a déclaré que le moment était venu de profiter de la transition du secteur privé vers un approvisionnement responsable. De nombreuses entreprises recherchent des moyens d'investir dans des pratiques socialement responsables.
  4. Les activités de promotion ont permis de faire connaître la chaya à travers des publications sur les réseaux sociaux, une conférence, des conférences de presse, des échantillons de nourriture sur les marchés et des vidéos en ligne.

Amaya a conclu son discours par une mise en garde. Le quinoa était une ENSU. Au cours des dernières décennies, la demande a été si élevée que la plupart des agriculteurs qui cultivent le quinoa ne le consomment plus eux-mêmes; au lieu de cela, ils le vendent pour générer un revenu et achètent des aliments moins nutritifs pour eux-mêmes. Amaya a indiqué que les familles d'agriculteurs devraient être encouragées à mieux manger elles-mêmes d'abord, puis à vendre leur surplus. 

Produits à base du fruit à pain: un potentiel commercial inexploité

(Mary McLaughlin)

Mary McLaughlin est présidente et fondatrice de Trees that Feed Foundation (TTFF), qui aide à planter des arbres pour nourrir les gens, créer des emplois et profiter à l'environnement.

Bien que TTFF travaille avec de nombreux types d'arbres fruitiers, ils font le plus souvent la distribution des arbres à pain. Dans son discours en plénière à la Conférence internationale 2019 de ECHO sur l’agriculture, McLaughlin a parlé du potentiel commercial inexploité des produits à base du fruit à pain.

Les arbres à pain poussent le long de l'équateur, dans de nombreuses zones de grande insécurité alimentaire. McLaughlin a décrit l'arbre à pain comme une «pomme de terre sur un arbre», connu principalement comme une source de glucides, mais a déclaré que l'arbre à pain contient également du magnésium et des vitamines importantes. 

Pour ceux qui ont un arbre à pain, le rendement a tendance à être «la disette ou la famine». Un arbre mature peut produire 300 gros fruits par an, mais ils mûrissent tous en même temps – trop de fruits pour qu’une famille puisse les consommer avant qu’ils ne se détériorent. Cependant, la chair d'un seul fruit, déshydratée et moulue, peut donner une livre de farine qui peut être utilisée pour faire de la bouillie et d'autres produits. La farine du fruit  à pain a une durée de conservation de deux ans et présente de nombreux autres avantages. Par exemple, la farine est sans gluten, ce qui est un argument de vente à un moment où de nombreux clients recherchent des alternatives au blé et autres céréales qui contiennent du gluten.

Pourtant, exporter le fruit à pain ou de la farine de fruit à pain n'est pas facile. Vous devez être en mesure de fournir de grandes quantités de fruit à pain à qualité constante. Vous avez besoin d'équipements commerciaux, d'étiquettes et d'emballages. Vous devez également comprendre comment expédier et commercialiser votre produit. En raison de certains de ces obstacles, lorsque TTFF aide à établir une usine, elle propose de leur acheter de la farine de fruit à pain pendant deux ans.

TTFF a travaillé avec les producteurs et les transformateurs pour voir le fruit à pain transformé en chips, en farine, en frites, etc. L'organisation tient à jour une liste de contacts pour les personnes qui cultivent des arbres à pain, y compris la latitude, la longitude et les coordonnées de chaque producteur. Cela permet aux entreprises à la recherche d'arbres à pain de trouver et de contacter facilement les personnes proches de chez elles qui les cultivent pour la vente.

La façon dont TTFF distribue les arbres est unique et encourage la création d’emplois au plan local. Lorsqu'une organisation contacte TTFF pour obtenir des arbres, elle fournit des arbres via un système de coupons. TTFF contacte et paie un fournisseur local pour fournir les arbres. (Une commande minimum est de 500 arbres si vous les importez de maisons de culture à grande échelle en Europe et aux États-Unis. La façon la plus simple d'acquérir des arbres est de s’en procurer auprès de quelqu'un qui les fait pousser dans votre propre pays, car des permis d'importation sont requis pour expédier des arbres vers un autre pays.) 

TTFF recommande de planter l’arbre à pain à un espacement de 35 pieds (11 m) entre les arbres, avec des plantes intercalaires entre les arbres. Il faut généralement trois ans pour que les premiers fruits soient prêts et cinq ans pour atteindre la pleine production.

TTFF a développé un séchoir solaire hybride (figure 11) pour sécher efficacement les fruits à pain et d’autres fruits. McLaughlin a indiqué que ce séchoir fonctionne bien dans une situation communautaire. Les membres de la communauté qui s'inscrivent pour utiliser le séchoir solaire apportent leurs propres plateaux métalliques (avec des trous dans le bas pour faciliter la circulation de l'air) et se relaient pour l’utilisation du séchoir. 

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Figure 11. Séchoir solaire hybride avec des flèches montrant le flux d'air et les pièces décrites. Source: Trees that Feed Foundation (https://www.treesthatfeed.org/resources/891-2).

Atelier sur les larves de mouches soldat noires 

(JC Barrios)

Fournir des protéines au bétail est un élément essentiel de la gestion de la nutrition animale dans les régions tropicales. Trouver des ingrédients alimentaires riches en protéines et / ou abondants peut être un obstacle majeur. 

Les larves de mouches soldats noires (LMSN) sont un ingrédient alimentaire riche en protéines originaire des Amériques, mais que l'on trouve maintenant dans la plupart des tropiques en raison du commerce mondial. JC Barrios, responsable d’animaux chez HEART, a partagé ses échecs, ses succès et ses conseils pour la construction et l’entretien d'un système de LMSN approprié pour les aliments du bétail, lors de sa présentation de l'atelier de l'après-midi au cours de la conférence. Pour plus de détails sur le cycle de vie, la nymphose des LMSN, et des données numériques les concernant, voir la présentation de JC sur ECHOcommunity.org.

Les systèmes des LMSN varient en taille, selon la quantité de matière disponible pour nourrir les larves et la quantité de larves que vous souhaitez produire. La figure 12 montre un système plus petit basé sur un seau (figure 12A) et une photo et un dessin d'un modèle beaucoup plus grand (figure 12B, C). Plus de photos du modèle plus grand peuvent être consultées dans la présentation de JC.

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Figure 12. Systèmes de LMSN. A montre un système plus petit basé sur un seau, tandis que B et C montrent un système plus grand que JC a construit et placé à l'intérieur de la zone de production de poulets de HEART. Sources: JC Barrios et Stacy Swartz

Au cours de son atelier, JC a partagé certains de ses échecs et «leçons apprises»:

Les aliments pour les LMSN:

  • De la bonne matière première: tout ce qui est riche en protéines, en glucides/amidons ou en graisses. Il s'agit notamment des restes de cuisine, des produits laitiers, des fruits, du marc de café, des abats et des aliments fermentés; l'oignon et l'ail peuvent être ajoutés en petites proportions.
  • Ne donnez pas en nourriture: des animaux morts, des graines, du carton, des copeaux de bois, des lambeaux de papier, les objets riches en fibres, les objes contaminés par des pesticides.
  • Assurez-vous de briser les amas d'aliments et de maintenir la matière première aérée.
  • Assurez-vous que le bac d'alimentation s’égoutte bien. Le lixiviat peut être utilisé pour fertiliser des plantes. 

Conseils pour réussir:

  • Pour attirer les mouches soldats noires à pondre des œufs dans un système nouvellement construit, placez du maïs ou du carton aigre dans un pot (confère la présentation pour les photos). Les femelles pondent leurs œufs dans le carton ou sur les grains de maïs.
  • Les LMSN font tout pour éviter la lumière. Gardez le bassin d’alimentation à l'ombre, à l'abri de la lumière directe du soleil. Vous pouvez mettre un tissu d'ombrage, un sac de nourriture ou un sac de jute sur la matière première pour la garder ombragée.
  • Une mauvaise odeur est le signe d'un bac mal entretenu.
  • Lorsque les larves se préparent à la nymphose, elles rampent loin de la zone d'alimentation. Sur la figure 12C, les extrémités angulaires du bac sont conçues pour canaliser les larves lorsqu'elles se préparent à la nymphose, afin qu'elles puissent être collectées et données en nourriture aux animaux. Si les larves ne s’échappent pas en rampant, il se peut que le lit d'alimentation soit trop sec et / ou il se peut qu’il n’y ait pas suffisamment de nourriture. C'est aussi un mauvais signe si les larves rampent prématurément.
  • Pour empêcher les fourmis de pénétrer dans le système, placez les pieds de la mangeoire dans des récipients remplis d'un mélange d'eau et de savon liquide. 

Donner le biochar en nourriture au bétail 

(Noah Elhardt)

Noah Elhardt vit au Sénégal où il travaille avec le Beer-Sheba Project, une ferme de formation avec une exploitation commerciale de bétail. Lors d’une session dans la soirée au cours de la conférence de novembre en Floride, il a fait référence à une utilisation unique du biochar que nous lui avons demandé de développer pour EDN (Notes de Développement de ECHO, NDT).

Le charbon de bois et le biochar sont deux termes décrivant les charbons carbonisés dérivés du bois ou d'autres matières organiques telles que la fibre de coco, le bambou, les os ou les balles de riz. Le biochar a récemment attiré l'attention en tant qu'additif pour le sol qui peut augmenter la fertilité du sol et la teneur en matière organique. Cependant, le travail mis en jeu dans la production, la dissémination et l'incorporation du biochar peut décourager de nombreux agriculteurs à l'utiliser. Sur le site du projet Beer-Sheba, nous avons récemment découvert une utilisation innovante du biochar qui présente des avantages en cascade dans plusieurs zones de notre ferme.

Historiquement, le charbon de bois a été utilisé dans le traitement médical des humains et des animaux. Plus récemment, certains éleveurs ont commencé à utiliser le biochar comme complément alimentaire régulier pour améliorer la santé du bétail et la prise alimentaire. Une revue de littérature récente (Schmidt et al., 2019) a résumé les résultats de 112 articles scientifiques liés à l'utilisation du biochar comme complément alimentaire pour les bovins, les chèvres, les porcs, la volaille ou les poissons. Dans la plupart de ces études, le biochar a eu un effet positif: il a amélioré la digestion animale, réduit les toxines, augmenté l'efficacité alimentaire, amélioré la qualité de la viande, réduit les odeurs de fumier et / ou réduit les coûts vétérinaires. Ces avantages à eux seuls pourraient rendre l'utilisation du biochar attrayant et rentable dans de nombreux contextes. (Il est rare que le biochar se lie aux caroténoïdes ou à la vitamine E, ce qui les rend moins disponibles pour le bétail; cela pourrait limiter son utilisation à long terme dans certains cas.) Le biochar peut être ajouté à la plupart des rations alimentaires. En règle générale, les agriculteurs ajoutent du biochar à un pourcentage variant de 0,5% à 2% du poids total de la matière sèche.

Lorsque le biochar traverse le tube digestif d'un animal, il se lie aux éléments nutritifs utiles à la croissance des plantes. Ceci est bénéfique pour deux raisons principales. Premièrement, le biochar est déjà pré-chargé en éléments nutritifs lorsque l'animal l'excrète dans le fumier. Deuxièmement, certains de ces éléments nutritifs contenus dans le fumier sont généralement perdus dans l'atmosphère (par volatilisation) ou par lessivage; la présence du biochar aide à maintenir ces éléments nutritifs en place. Que le fumier soit composté ou appliqué directement sur un champ, sa valeur est améliorée par le biochar qu'il contient.

Au Sénégal, nous faisons paître intensivement notre bétail directement dans les pâturages. Pendant notre saison des pluies, les bousiers sont actifs. Ils incorporent le fumier dans des tunnels en dessous ou à proximité des galettes de vache, où leurs petits le décomposent davantage. Une étude réalisée en Australie a révélé que lorsque le biochar était administré aux bovins, les bousiers l’incorporaient jusqu'à 40 cm sous la surface de leurs pâturages (Joseph et al., 2015).

Selon les recherches en cours, les avantages du biochar pour la production végétale peuvent varier considérablement selon le type de sol, le climat et la biomasse utilisée pour fabriquer le biochar (Kalus et al., 2019). Cependant, lorsque le biochar est utilisé comme complément alimentaire, l'amélioration de la santé des sols n'est qu'un des nombreux avantages en cascade dans toute la ferme. Mis à part la production de biochar, la plupart des travaux de chargement, de distribution et d'intégration du biochar sont effectués par des animaux ou par le biais des utilisations existantes du fumier. 

Références et lectures complémentaires

Joseph, S., D. Pow, K. Dawson, D. Mitchell, A. Rawal, J. Hook, S. Taherymoosavi, L. Van Zwieten, J. Rust, S. Donne, P. Munroe, B. Pace, E. Graber, T. Thomas, S. Nielsen, J. Ye, Y. Lin, G. Pan, L.I. Lian-Quing, et Z. Solaiman. 2015. Feeding biochar to cows: An innovative solution for improving soil fertility and farm productivity  [Nourrir les vaches au biochar: une solution innovante pour améliorer la fertilité des sols et la productivité agricole]. Pedosphere 25:666–679. 

Kalus, K., J.A. Koziel, et S. Opaliński, 2019. A review of biochar properties and their utilization in crop agriculture and livestock production [Un examen des propriétés du biochar et de leur utilisation dans l'agriculture et l'élevage]. Applied Sciences 9:3494. 

Schmidt H., N. Hagemann, K. Draper, et C. Kammann. 2019. The use of biochar in animal feeding  [L'utilisation du biochar dans l'alimentation animale]. PeerJ 7:e7373 https://doi.org/10.7717/peerj.7373.

Citer comme suit:

ECHO Staff 2020. Conférence internationale 2019 sur l'agriculture de ECHO. Notes de développement de ECHO no 146