Le haricot urd (Vigna mungo) est originaire du sous-continent indien (Royal Botanic Gardens, Kew, 2025), notamment des zones soumises à une sécheresse saisonnière (sols ustiques). C'est une légumineuse herbacée dressée, buissonnante et velue, atteignant 30 à 100 cm de hauteur, avec des feuilles trifoliées (figure 17). Elle produit de petites fleurs jaunes (figure 17) et des gousses courtes et plates de 4 à 6 cm (FAO, 2022) contenant 4 à 10 graines de couleur noire ou marbrée (Figure 18).

Une fois bien établie, cette plante est résistante à la sécheresse grâce à sa racine pivotante qui explore les couches profondes du sol pour y puiser l’eau, lui permettant ainsi de survivre grâce à l’humidité résiduelle du sol après la saison des pluies. Le haricot mungo est utilisé comme légumineuse, plante de couverture/engrais vert et fourrage dans de nombreux systèmes de culture.

Culture

Une large plage de températures, allant de 8 à 40 °C, correspond à son aire d’altitude pouvant atteindre 2 000 m (FAO, 2022). Le haricot urd (Vigna mungo) se développe bien dans des sols à texture moyenne à lourde, neutres (pH proche de 7), profonds d’au moins 50 cm et bien drainés. .  

En travaillant sur plusieurs variétés, Veeramani (2019) a constaté qu'un espacement de 20 x 10 cm produisait des rendements supérieurs à l'espacement recommandé de 30 x 10 cm. Pour réduire l'incidence des maladies, les agriculteurs espacent davantage les plants pendant la saison humide (pour une meilleure circulation de l'air en conditions humides) et les rapprochent pendant la saison sèche.

Semez les graines à 5 à 6 cm de profondeur et assurez-vous d'avoir suffisamment d'eau pour la germination, la floraison et le développement des gousses (Nargund et al. , 2024). Il a été démontré qu'un sol traité au lombricompost facilite une bonne germination et une croissance précoce des semis  (Bhattacharya et al., 2019).

Les rotations courantes avec le haricot urd comprennent le maïs (Zea mays), la pomme de terre (Solanum tuberosum), le riz (Oryza sativa), le blé (Triticum aestivum), la moutarde (Brassica juncea) et le colza toria (Brassica rapa). On le cultive également en association avec le pois d’Angole (Cajanus cajan), la canne à sucre (Saccharum officinarum), le tournesol (Helianthus annuus), l’arachide (Arachis hypogaea), le sorgho (Sorghum bicolor) et le mil perlé (Pennisetum thypoides) (DPD, 2016; Soundararajan et Chitra, 2012). Les agriculteurs cultivent aussi le haricot urd comme culture de relais9 (Nargund et al., 2024).

Il est important de désherber tôt pour éviter la concurrence pour l’espace et les nutriments. Choudhary et al. (2012) ont constaté que deux désherbages, l’un à 15 jours et l’autre à 25 à 30 jours après le semis, suffisaient à bien contrôler les mauvaises herbes.

Récoltez les gousses vertes entre 60 et 80 jours, et les grains mûrs entre 75 et 130 jours (FAO, 2022). Récoltez le grain lorsque 70 à 80 % des gousses sont devenues noires et matures, afin d’éviter leur éclatement dans le champ (Nargund et al., 2024). Faites sécher les gousses pendant quelques jours avant le battage. Puis faites sécher les graines au soleil pendant 3 à 4 jours, afin de réduire leur taux d’humidité à 8–10 % avant le stockage.

Ravageurs et maladies

Les maladies fongiques qui affectent couramment le haricot urd comprennent l'oïdium (ordre fongique Erysiphales), la brûlure des feuilles ( Cercospora canescens ) et l'anthracnose ( Colletotrichum spp.). Un espacement plus large aide à réduire la gravité des maladies fongiques. Pour limiter la transmission, il faut enlever et détruire les résidus végétaux infectés ou arracher les plants atteints. Pour le contrôle, on peut appliquer du soufre ou des bouillies à base de sulfate de cuivre (CuSO₄), conformément aux recommandations locales. Certaines préparations botaniques se sont également révélées prometteuses pour le contrôle de certaines maladies. Par exemple, un extrait foliaire de neem (Azadirachta indica) à 100 % de concentration a ralenti la germination des spores du pathogène responsable de la brûlure des feuilles ; de plus, la désinfection du sol à l’aide de résidus de crucifères (famille des Brassicaceae) combinée à la solarisation a permis la libération de substances inhibant Fusarium oxysporum, un indicateur de la maîtrise des pathogènes du sol  (Iqbal et al., 2019; Uddin et al., 2013).

Le virus de la mosaïque jaune affecte également le haricot urd. Pour en limiter la propagation, il faut lutter contre son vecteur, la mouche blanche (Bemisia spp.), et arracher les plants infectés.

Le tableau 2 résume une étude réalisée par Nargund et al. , 2024, sur les principaux insectes nuisibles et les pratiques de lutte intégrée proposées.

Grain stocké

Le bruche du niébé (Callosobruchus chinensis) est un ravageur des grains entreposés. Le poivre noir (Piper nigrum), l’huile de neem et l’huile de moutarde se sont révélés efficaces pour protéger le haricot urd récolté pendant cinq mois (Thakur et Pathania, 2013). Les agriculteurs peuvent utiliser ces produits pour un stockage sûr des semences, car ils sont disponibles sur les marchés locaux et non toxiques.

Références