Par: Brian Flanagan en tant que projet de MEAS (Modernizing Extension and Advisory Services) financé par USAID
Publié: 25/01/2016


Dans EDN 127, nous avons mentionné que plusieurs documents de MEAS (Modernizing Extension and Advisory Services) étaient en train d’être résumés et extraits pour le public de ECHO. Un article sur l’Implication des agriculteurs dans la vulgarisation agricole a été partagé dans EDN 128, et nous voulons continuer à mettre en évidence ces articles comme de bonnes ressources pour les travaux de vulgarisation. D’autres résumés par ECHO de documents de MEAS peuvent être consultés sur ECHOcommunity.org.

Introduction

Les ateliers sont un outil courant et efficace que les agents de vulgarisation peuvent utiliser pour enseigner de nouvelles compétences à des groupes d’agriculteurs (Fig. 4). Ce document, extrait de la Note technique de l’USAID/MEAS sur Presenting Workshops to Adults, (l’Animation d’Ateliers pour Adultes), explique comment le cadre d’un atelier diffère de celui d’une classe ou d’un enseignement, et la meilleure façon de planifier et d’organiser des ateliers pour transférer efficacement les connaissances et les compétences nécessaires aux agriculteurs. Les adultes participent aux ateliers pour des raisons différentes, en fonction de leurs besoins et de leurs motivations.

ECHO Summary of MEAS Technical Note:  Presenting Workshops to Adults - Figure 1

Figure 1.  Des participants pratiquant des coupes de greffage lors d’un atelier sur le greffage en Haïti. (Source: Brian Flanagan)

Certains sont sollicités par les superviseurs pour y assister tandis que d’autres cherchent à interagir avec leurs pairs. D’autres participants peuvent avoir un problème spécifique qu’ils veulent résoudre, ou ils peuvent simplement vouloir en savoir plus sur un sujet spécifique. Dans tout atelier donné, les agriculteurs auront un mélange de ces attentes et objectifs. Le défi pour le concepteur de l’atelier, par conséquent, est d’identifier les attentes et de concevoir l’atelier de sorte à mieux impliquer les participants et à mieux répondre à leurs besoins.

Caractéristiques des ateliers

Les ateliers, comme d’autres cadres d’enseignement, exigent des animateurs qui peuvent réussir à appliquer les principes de l’éducation des adultes pour partager de nouvelles connaissances. Cependant, les ateliers ont également des caractéristiques uniques qui diffèrent des autres cadres d’enseignement. Il y a quatre caractéristiques clés qui définissent un atelier:

  • L’apprentissage intensif à court terme;
  • L’interaction en petits groupes;
  • La participation active;
  • L’application de nouveaux apprentissages

Lignes directrices pour l’organisation des ateliers:

Pour organiser des ateliers efficaces, les éléments suivants sont recommandés:

  • Les ateliers doivent être planifiés autour d’objectifs d’apprentissage très spécifiques. Trop souvent, les concepteurs d’ateliers essayent d’inclure trop d’informations, avec peu de choses apprises en raison de la quantité d’informations traitées.
  • Les résultats escomptés et leur importance doivent être indiqués au début de l’atelier.
  • La présentation de l’atelier doit être développée autour de la résolution d’un problème ou l’exécution d’une tâche qui est pertinente pour les participants.
  • Donner l’occasion aux participants de partager leurs propres expériences sur les sujets en cours de discussion. Ensuite utiliser ces exemples de la vie réelle pour mettre en évidence les principaux objectifs de l’atelier.
  • Accorder du temps aux participants pour mettre en pratique les nouvelles compétences acquises lors de l’atelier. Les participants qui mettent en pratique les matières nouvellement apprises dans l’atelier sont plus susceptibles de mettre en œuvre ces nouvelles pratiques une fois rentrés chez eux.

Principales Interactions lors d’un Atelier

Il existe trois types d’interactions importantes qui devraient se produire dans les ateliers:

  • Facilitateur ↔ Participant
  • Contenu ↔ Participant
  • Participant ↔ Participant  

Ces interactions facilitent la participation active dans le processus d’apprentissage, permettant aux participants de collaborer avec le facilitateur, la matière et les autres participants. Cette interaction positive est un aspect important dans les ateliers efficaces.

Si le cours magistral est utilisé dans un atelier, il doit être bref. Comme l’apprentissage est une expérience sociale pour la plupart des adultes, il faut planifier des moments où les participants peuvent avoir des temps de partage et d’apprentissage entre eux en petits groupes. L’atelier devrait également être l’occasion pour les participants d’appliquer activement les nouvelles connaissances et compétences acquises pendant la formation. 

Résumé

Les ateliers peuvent être une méthode efficace de vulgarisation s’ils sont conçus et animés correctement. Les concepteurs d’ateliers devraient faciliter un processus d’apprentissage actif dans lequel les participants collaborent non seulement avec la matière, mais aussi avec le présentateur et les autres participants. Ces interactions aident les agriculteurs à acquérir facilement de nouvelles connaissances et à mettre en pratique ce qu’ils ont appris.

Références

Myers, Brian E. 2011. Technical Note on Presenting Workshops to Adults (Note technique sur l’animation d’ateliers pour adultes). Modernizing Extension and Advisory Services.

Lectures complémentaires

Barrick, Kirby. 2012. Methods and Techniques for Effective Teaching in Extension and Advisory Services (Méthodes et techniques pour un enseignement efficace dans les services de vulgarisation et de conseil). Modernizing Extension and Advisory Services.

 

Note de la rédaction: En choisissant et en utilisant toute approche de vulgarisation, il est important de se renseigner sur les moyens existants dans lesquels les agriculteurs adoptent de nouvelles idées et pratiques. Joel Matthews a partagé ce qui suit, sur la base de son expérience en Afrique de l’Ouest:

« Voici ce que j’ai découvert dans mes recherches: de nombreux agriculteurs ont déjà un système en place pour l’évaluation et la diffusion de nouvelles techniques et plantes. Cependant, les agents de développement, peut-être parce qu’ils se concentrent sur l’introduction du changement, ne savent pas qu’un système d’innovation existe déjà sous leur nez. Pourquoi cela constitue-il un problème? Lorsque nous travaillons sans avoir conscience d’un système pré-existant, nous pouvons travailler à contre-courant avec ce système.

« Il est également important de reconnaître que les systèmes indigènes d’innovation peuvent contredire la théorie des sciences sociales standards, connue comme la Diffusion des Innovations, qui explique l’adoption et la diffusion de nouvelles idées. Ceci est important car la diffusion des innovations dirige les agents de développement à approcher les leaders d’opinion dans l’espoir de les convaincre d’adopter une technique particulière. Cela se fait parce qu’on croit qu’une fois que les leaders d’opinion adoptent une technique, d’autres suivront.

« Cependant, parmi certaines sociétés telles que les Haoussa, les innovateurs réels vivent en marge de la société et ont le moins de capital social. Les gens finissent par suivre leur exemple, mais seulement progressivement à mesure que l’innovation se répand parmi les gens de moins en moins marginalisés. Finalement, l’innovation atteint les leaders d’opinion. Ceci est à l’opposé de ce que la Diffusion de l’Innovation prédit.

« Le fait est que si nous ne réalisons pas que des systèmes concurrents d’innovation existent, et si nous ne prenons pas le temps de comprendre et de travailler avec ces systèmes, nous pouvons nous retrouver entrain de travailler contre eux. Cela peut expliquer pourquoi après avoir démontré avec succès de nouvelles techniques et formé des agriculteurs sur comment les utiliser, ils échouent souvent à poursuivre les programmes. Très probablement, nous avons contourné, confondu ou renversé leur système d’innovation. Lorsque les agents comprennent ces systèmes, ils peuvent choisir de travailler en leur sein plutôt qu’en dehors. Cela peut être l’un des moyens les plus importants pour promouvoir le « développement à partir de la base » qui est universellement reconnu comme le chemin de la durabilité. »

TN 83 logos

Citer comme suit:

Flanagan, B. 2016. Utilisation efficace des ateliers dans la vulgarisation agricole. Notes de développement de ECHO no 130